logo programme sept 04 - janv 05Programme sept-dec 2004
du 25 au 28 mai 2005
Projection

Documentaire mon beau souci

Autres projos

Infos

Projections les 25, 26, 27 et 28 mai 2005 à 20h et 22h.
Cinéma Les Carmes
tél : 08.92.68.07.31
7 rue des carmes, Orléans
[>> site web]

Tarification

Tarif plein
Pass-festival : 25 euros
Entrée unique : 5 euros

Réductions
Adhérents Cent Soleils : 21 / 3 euros
Demandeurs d’emploi : 2,50 euros

Les tarifs Pac et J-Pass, valables pour toute la durée du festival : 4,60 euros et 3,50 euros aux points de vente billetterie PAC et maison de l’étudiant.

La carte adhésion Carmes est valable pour toutes les séances du festival

 

29itinéraire, en partenariat avec le cinema Les Carmes et La République du Centre
Rencontres cinématographiques de la jeune création documentaire

Liens rapides : programmes des films

>> Consulter l’affiche du festival
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Cent Soleils vous propose quatre journées de rencontres cinématographiques au cinéma Les Carmes, en partenariat avec le quotidien La République du centre : rencontres avec des films issus de la jeune création documentaire, réalisés le plus souvent hors des circuits traditionnels de production ; rencont res avec leurs auteurs qui seront présents à Orléans pour échanger avec le public. Pour l’occasion, nous avons le plaisir d’accueillir Gaël Lépingle, spécialiste du documentaire et chargé de programmation au festival de Lussas, qui animera les débats après chaque film.

Documentaire, mon beau souci est une lucarne sur notre époque qui nous emmène de Roubaix à Dakar, de Berlin à Paris. Une lucarne où dix films explorent l’histoire intime et collective à travers témoignages de la grande histoire et scènes de la vie quotidienne.

Nous souhaitons que cette manifestation participe à l’émergence d’un réseau de diffusion nourri par des structures qui partagent notre engagement pour un cinéma documentaire plus libre et plus ouvert : Sans Canal Fixe (Tours), Vidéorème (Roubaix), Les Inattendus (Lyon), Le petit Café du Carrefour (Morvan)… Pour le moment, ces associations ont défini les contours d’une structure à venir, baptisée Écran public, dont la vocation est de formaliser ce réseau auquel, nous l’ésperons, viendront se joindre d’autres structures de diffusion.

Programme

Mercredi 25 mai

20h00

Kilomètre 250, Anne Faisandier

Béta, France, couleur, 1999, 64 min., prod. Chemah I.S., Marine Vidalenc, Chantal Akerman.

Suite à un malheur, Anne décide de quitter Paris. Dix ans plus tard, elle are fait sa vie : un métier, une ferme, des enfants, des amis, des voisins. Elle a adopté un pays – le Morvan – à 250 kilomètres de Paris. Elle aime ce pays et le déteste, comme cela arrive quand on est attaché.

KM 250 signe mon retour à la vidéo après plus de dix ans d’arrêt. Il a été sélectionné au festival de Créteil, puis à Marseille où il a eu le prix de la critique, puis encore Lussas, Namur et Lyon. De belles rencontres, de beaux articles, une carte de visite pour mes prochains films. Mais pas de Télé, quasiment pas d’argent… Je l’ai ensuite pas mal montré dans ma région, dans des petits villages. Il a été montré à des étudiants en ethnologie à Lyon, à l’Agro à Paris. Encore récemment à deux petits festivals dans le Sud-Ouest, où une paysanne m’a dit cette belle phrase : « Grâce à vous, je regarderai d’un oeil plus attentif les nouveaux arrivants. Je me dirai tiens, ils sont peut-être comme la petite dame ! » Anne Faisandier

22h00

Allemagne terrain vague, Boris Breckoff

HDV et super-8, France, couleur, 2003, 90 min., prod. Atopic - Absinthe.

Comment la Grande Histoire a-t-elle imprégné la vie des Allemands ? Qu’est-ce qui relie leurs souvenirs ? Quelles valeurs ont-ils toujours en commun ? Au-delà de leur appartenance nationale ou familiale, qu’est-ce qui constitue plus encore leur principe de communauté ? Rentrant en Allemagne, pays dont je suis aujourd’hui un exilé volontaire, j’ai choisi de remonter le temps : de la construction du Mur (1961) à la prise du pouvoir des Nazis (1933). Des 2 côtés (Est/Ouest) d’une rue emblématique à Berlin, Ackerstrasse, je me suis dirigé vers l’ancien emplacement du Mur, un terrain vague de l’Histoire.

Allemagne, terrain vague a été projeté dans les festivals suivants : FID, Marseille 2003 (« Prix du Film Premier »), FIPA 2003, Rencontres Franco - Allemandes 2003, TFF, Trieste 2005 (« Mentions Spéciales du Jury »).Il a été montré par des associations en France (Gulliver à Paris, Sans Canal fixe à Tours, Cent Soleils à Orléans). L’accueil, à l’issue des diverses projections, a été très positif. En général, le public est touché, il apprécie le fait de ma présence. En France, il me surprend par son ouverture d’esprit pour le sujet le plus ennuyeux du monde : l’identité allemande. À Trieste, qui accueille des films des pays de l’Est, j’ai découvert une sensibilité différente. L’Allemagne y a laissé des traces profondes. Après le refus de Arte de diffuser le film, j’ai changé d’idée sur la réalité télévisuelle. Il ne faut pas attendre quoi que ce soit de la diffusion sur les chaînes hertziennes. Leur programmation est telle, ce n’est pas un but en soi d'être diffusé. Quand on veut communiquer sa vision du monde, il faut penser aux êtres humains qu’on veut toucher et non pas à des programmateurs. Quand on a du talent, il ne faut pas penser à l’argent, mais à faire de bons films. À la suite des discussions avec le public, je me suis rendu compte que mon film, seul, sur un petit écran, ce n’est pas facile. Mon film sur un grand écran avec une rencontre entre le public et moi, c’est bien pour eux et bien pour moi. La dimension humaine, la profondeur et la légèreté ensemble, c’est ça que nous voulons. Est-ce que je pourrai faire les deux ? On verra pour mon prochain projet.
Boris Breckoff

Jeudi 26 mai

20h00

Chuy, Aldo Roberto Lopez Simon

Dv, 12 min., 2003, prod. Cent Soleils

Closed District, Pierre-Yves Vandeweerd

Hi-8, France, noir & blanc, 2004, 55 min., prod. Les Ateliers du Laziri

En 1996, je séjournais dans un village du Sud-Soudan pour y filmer la guerre. La guerre qui se donnait à voir n’était pas seulement une lutte entre un gouvernement oppresseur et des minorités opprimées mais surtout un conflit larvé, régi par des intérêts économiques et de pouvoir. Closed district est un film sur les guerres en général, sur la mort et la détresse qui en découle. Il pose également la question de la place du cinéaste dans une situation de conflit.

21h30

Scirocco !, Cédric Putaggio

Dvcam et super-8, France, couleur, 2004, 110 min., prod. Atopic - Absinthe.

Rencontre avec l’auteur.

Ce film fera également l’objet d’une rencontre avec les étudiants en option cinéma du lycée Pothier le jeudi 26 mai de 16h00 à 17h30 à Images du Pole, 24, rue de Limare.

Avec un certain recul, celui que le temps de la réminiscence vous accorde parfois si indolemment, j’ai pu constater qu’il existait une étrange similitude de parcours entre ce que fût l’existence de mon père aujourd’hui disparu et celle du Scirocco, un vent qui souffle en Méditerranée.
La difficulté pour Scirocco à été de lui trouver une place parmi l’ensemble des documentaires proposés chaque année. En effet, Scirocco n’est pas à proprement parler un documentaire. Ses allées et venues entre différents personnages présents et absents, une narration décalée et surtout l’absence d’un sujet clairement déterminé nous amènent davantage vers la fiction. Parler de Scirocco c’est alors aborder le film dans son ensemble et non, comme la plupart du temps, uniquement du point de vue de son sujet.
Étrangement, le film a été sélectionné dans plusieurs festivals documentaires  projections parallèles, mauvaise communication et horaires absurdes, ont fait que peu de personnes l’ont vu.
Malheureusement, que ce soit dans la production télévisuelle ou au sein des grands festivals, il existe une pusillanimité qui fait que ce genre de film, à priori en « rupture » avec le genre dominant, est trop rarement sélectionné. Sans l’achat d’une télé ou sans sortie en salle, le film a une durée de vie restreint e, limitée à une année de festivals ! Une dernière alternative pourrait être le DVD et comme pour certains petits labels de musique, la diffusion en dehors des circuits de grandes distributions. Peu importe finalement l’appellation et les qualités du lieu où sont projetés les films, l ’essentiel c’est qu’ils soient vus et bien vus.
Cédric Putaggio

Vendredi 27 mai

20h

Lettre du dernier étage, Olivier Ciechelski

Dvcam, France, couleur, 2004, 33 min., prod. G.R.E.C.

Au sommet d’une tour de béton, une vieille femme est à sa fenêtre. Chinoise sans papiers, elle ne quitte plus, depuis la disparition de son mari, l’appartement qui fut aussi son atelier et dont elle s’attend à être expulsée d’un jour à l’autre.

La diffusion de Lettre du dernier étage a été à la fois très marginale et relativement satisfaisante. Marginale, parce qu’il n’est évidemment pas question d’un passage à la télévision pour une production de ce genre. Pourtant, à l’heure où le câble et le satellite encouragent la « sectorisation » au point de donner naissance à des chaînes uniquement consacrées à la météo ou au télé-achat ; à l’heure où des dizaines de chaînes plafonnent à moins d’un point d’audience, il est incompréhensible qu’aucun canal ne soit consacré aux films « différents ». Si je qualifie la diffusion de Lettre du dernier étage de « relativement satisfaisante », c’est que le film aurait pu rester dans sa boîte sans être vu ou presque. Ce sont des choses qui arrivent tout le temps. Lettre du dernier étage a été sélectionné, dans une douzaine de festivals. Pour être prosaïque, cela signifie qu’il a été vu par moins de 1000 personne s. C’est beaucoup, mais c’est aussi très peu. C’est surtout très peu, en fait. Il faut dire que la « cible » est étroite. Partant de ce constat, le réalisateur a plusieurs solutions :
  1. Se lamenter (c’est vite ennuyeux ) ;
  2. Tenter d’élargir la cible, c’est-à-dire de faire un cinéma plus « accessible » (il devra alors choisir entre le cynisme et le mépris de soi, et n’échappera pas aux insultes de ses amis plus « intègres » – ce sont souvent ceux qui se lamentent ) ;
  3. Assumer l’étroitesse de la cible tout en cherchant à mieux diffuser son travail. Par exemple dans le circuit de l’art contemporain (personnellement, je n’ai pas su choisir entre ces trois solutions).

    Olivier Ciechelski

Terranga, Nathalie Pat

Dvcam, France, couleur, 2003, 60 min., autoproduit.

Ils se sont rencontrés au Sénégal, à Dakar. Elle est française et a choisi d’y terminer ses études dans la recherche en biologie. Il est ivoirien et il a suivi sa famille. Elle a reçu une éducation catholique mais elle est athée. Il a reçu une éducation musulmane et pratique avec conviction. Ils s’aiment. Elle dit : « Je ne pensais pas tomber amoureuse d’un garçon de là-bas ». Il dit : « Pour moi, quelqu’un qui ne croit pas en Dieu est une âme égarée ». Sept années qu’ils s’aiment.

Terranga est un film autoproduit. Il a été réalisé dans des conditions financières minimum, à l’abri des pressions de toutes sortes, avec l’aide matérielle de l’Atelier de Production Centre Val de Loire, (caméra et banc de montage), de Jean-François Matteudi (caméra) et de Sans Canal Fixe (étalonnage), et surtout la bonne volonté de nombreuses personnes qui y ont travaillé sans compter.
Pour l’instant, les festivals ne le sélectionnent pas et il n’a pas été proposé à la télévision. Il a été diffusé plusieurs fois dans des lieux alternatifs grâce à des associations comme Cent Soleils à Orléans, Sans Canal Fixe à Tours, Confluences à Paris, ce qui lui a permis d’exister dans l’esprit d’un certain nombre de gens.
Nathalie Pat

22h

Un petit son, Franck Wolff

DV, 5 min., 2003, prod. Sans Canal Fixe

Rue des ateliers, Yann Petit

DVcam, France, couleur, 2003, 62 min., prod. Sans Canal Fixe & Centre Dramatique Régional de Tours.

Après six années de lutte, les salariés d’un atelier privé de réparation ferroviaire, obtiennent leur intégration à la SNCF. Ce film est l’histoire d’une lutte sociale victorieuse.

Rue des ateliers est un film participatif, conduit par un réalisateur de Sans Canal Fixe (SCF), élaboré, tourné et monté avec un groupe de cheminots d’un atelier de maintenance de Saint-Pierre-des-Corps. Après plus d’une année de travail en commun, la question de la diffusion du film s’est posée également de façon collective : pour lui donner une relative visibilité, nous avons associé le réseau de diffusion publique développé par SCF (médiathèques, salles de cinéma, interventions scolaires, colloque universitaire, Mois du film documentaire…) et les réseaux syndicaux et politiques (congrès, réunions syndicales, festival du CCAS d’EDF) des participants au film. Selon les disponibilités de chacun, le film a pu être présenté et discuté ensemble avec des cheminots participants, mais aussi sans le réalisateur. 500 DVD du film ont pu être réalisés et distribués grâce à un partenariat avec le comité d’établissement. Là encore, la distribution est prise en charge à la fois par le comité d’établissement, les cheminots et par l’association SCF. Cette implication après la réalisation du film a indiscutablement contribué à ce que le film soit vu bien au-delà du public habituel d’un film documentaire fait en dehors de la production télévisuelle. Parallèlement à ces diffusions, le film a été montré dans les collèges et centres sociaux de Saint-Pierre-des-Corps, en préalable à un second projet « Contre-Champ », réalisé l’année suivante, regard de jeunes de la ville sur le monde du travail et plus particulièrement sur le monde cheminot. D’un film à l’autre, un film en fait naître un second, permet un dialogue, ici entre générations. Une notion de suite import ante dans la démarche de SCF, où un film s’inscrit dans une continuité, dans un espace, et ne referme pas la porte derrière lui. Les deux films seront diffusés ensemble à Saint-Pierre-des-Corps pendant le Mois du film documentaire 2005.
Yvan Petit

Samedi 28 mai

17h00

« Écran Public » et la diffusion des films.
Table ronde ouverte au public

« Écran public » souhaite améliorer la visibilité de films fragiles et peu vus par le public. Cette structure réunit pour l’heure cinq structures associatives : Sans Canal Fixe (Tours), Vidéorème (Roubaix), Les Inattendus (Lyon), Le petit Café du Carrefour ( Morvan), et Cent Soleils (Orléans). D’autres associations sont invitées à cette table ronde : Bandits-Mage (Bourges), Les Vidéophages (Toulouse), les Comptoirs du Doc (Rennes)… Cette table ronde proposera aux participants d’échanger à propos des perspectives de la diffusion des films.

Cette rencontre a lieu à Images du Pôle, 24, rue de Limare.

20h00

Toi, Waguih, Namir Abdel Messeeh

35 mm, France, couleur, 2005, 30 min., prod. Alter Ego.

En 1959, en Égypte plusieurs milliers de communistes ont été arrêtés et envoyés dans des camps de prisonniers. Parmi ces prisonniers, il y avait Waguih, mon père. Arrêté le 28 mars 1959, soumis pendant cinq années à ce régime, Waguih a toujours refusé de renier ses idées. Il a été relâché le 28 avril 1964. Il avait 29 ans. L’âge que j’ai aujourd’hui. C’est un sujet dont nous avons peu parlé ensemble. Simplement parce qu’il ne parle pas beaucoup de lui. J’ai hérité de cette pudeur, mais aujourd’hui je veux qu’il parle. Je veux que l’on se parle.
Namir Abdel Messeeh.

Miedzylesie, Au milieu des bois, Julia Kowalski

Dvcam, France, couleur, 2003, 60 min., prod. Cut up production.

À mes yeux, la Pologne a toujours représenté les vacances d’été chez mes grands-parents. Pour eux, j’étais la fillette à qui on donne des krowki (petits caramels au lait), avant de jouer dans les champs près des ruches du grand-père. Les années ont passé, et nos rapports n’ont pas vraiment évolué. C’est toujours difficile de parler avec ses grands-parents. Pourtant les miens semblaient avoir vécu des choses extraordinaires, au sein d’une époque terrifiante. C’est après mes études de cinéma que j’ai décidé de les questionner sur ce sujet. Grâce à la caméra, un nouveau rapport s’est créé entre nous. L’intensité de leur récit sur la guerre et la période communiste en Pologne m’ont révélé la douloureuse histoire de ma famille

22h00

Les jardiniers de la rue des martyrs, Leïla Habchi & Benoît Prin

Beta SP, France, couleur, 2001, 81 min., Prod. Vidéorème, Momento !, CRRAV, leitmotiv production, C9 Télévision.

Près de quarante ans après la fin de la guerre d’Algérie, dans un jardin ouvrier du Nord de la France, à Tourcoing, Français et Algériens cultivent leur bout de terre. Ces hommes ont été les appelés, les militants du F.L.N ou les « Harkis » d’une guerre coloniale menée par la République française.