
« En 1981, François Mitterrand est élu président de la République. Je me dis, qu’on aurait pu espérer mieux, mais que c’est quand même plus sympa que Giscard. Je pense à ce moment, que le boulot rigolo, sans trop de patrons, sans trop de capitalisme, ça peut encore être possible comme dans OIES (en gros on bosserait pour s’occuper entre les repas) et que dans les boîtes les syndicats vont prendre assez de pouvoir pour permettre aux travailleurs de bosser seulement pour le prix, c’est-à-dire pas trop, comme dans ÉLOGE DE LA PERRUQUE. En dépit d’un répertoire par trop militariste, la fanfare reste le moyen pour beaucoup d’apprendre la musique, c’est ce qu’on va trouver dans FANFARES en même temps qu’un hommage à un grand ancêtre, Kid Ory. COMMEMORATIONS : deux ou trois fois par an les assassins fêtent leurs victimes, tout est dit.
Ces films-là fonctionnent comme si les ennemis étaient vaincus. Et pourtant les potes ouvriers continuent de dire que les chronos et les contremaîtres sont toujours au boulot et les copains immigrés racontent les trucs. En 1985, Leslie Kaplan, ancienne établie, rappelle dans son livre L’EXCES-L’USINE que l’usine c’est comme avant, ou pire. Et c’est le film L’USINE qui rejette bien loin l’optimisme bagarreur de ÉLOGE DE LA PERRUQUE. Et le Rwanda, l’ex-Yougoslavie, la Sierra-Léone, la République Démocratique du Congo, les charniers, les machettes, les mitrailleuses, les avions, le napalm, les fabricants d’armes, les ouvriers, des usines d’armement, les techniciens hyper-qualifiés, l’Onu, l’Otan.
Et les gens là-dedans ? Deux films essaient d’en parler : IL FAUDRAIT PENSER A QUITTER LA MAISON MAIS TOUS LES PONTS SONT GARDES et LE CAMP ».
Jean Riant
France, vidéo couleur, durée totale : 140 mn.
Oies, 1982
Éloge de la perruque, 1983
Fanfares, 1986
Commémorations, 1985
L’usine, 1995
Juste une balle, 2002
Il faudrait penser à quitter la maison mais tous les ponts sont gardés, 2002
Le camp, 2002